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La Passe-miroir : "Les Fiancés de l'Hiver" de Christelle Dabos


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- Entre "La Passe-miroir" et moi, tout a commencé par une publicité dans le métro -

 

Outre le commentaire qui associait facilement « la Passe-miroir » à l’incroyable saga de J.K Rowling, j’ai absolument flashé sur la couverture des trois tomes déjà publiés.


Je me suis donc lancé dans cette première lecture sans a priori, sans en avoir entendu parler ailleurs.


Tout commence par une « Bribe », les passages clés que Christelle Dabos dissémine tout au long de son œuvre pour faire le parallèle avec une « autre histoire ». Des Bribes qui nous parle de Dieu, un Dieu qui n’a pas l’air très sympathique de prime abord.




« Au commencement, nous étions un.

Mais Dieu nous jugeait impropres à le satisfaire ainsi, alors Dieu s’est mis à nous diviser. Dieu se lassait et nous oubliait. Dieu pouvait être si cruel dans son indifférence qu’il m’épouvantait. Dieu savait se montrer doux, aussi, et je l’ai aimé comme je n’ai jamais aimé personne. »




Voilà comment commence la Passe-miroir, pas si « Jeunesse » que ça finalement.


Par la suite, on fait la rencontre d’Ophélie et de son incroyable destin arrangé par sa mère et les Doyennes, le mariage avec un habitant du Pôle, une autre Arche du monde. Car je ne vous l’ai pas encore expliqué mais Dieu, qui n’était décidément pas content, a décidé de faire exploser le monde en un nombre indéfini de morceaux.


Ophélie, quant à elle, vit sur l’Arche d’Anima, une Arche un peu Steampunk où les habitants ont développé des pouvoirs liés aux objets et à l’architecture. Ophélie a développé, auprès de son oncle, le don incroyable de passer les miroirs et de « lire » les objets. Elle peut, avec l’autorisation de son propriétaire, lire le passé de l’objet en question. Anima m’a beaucoup rappelé l’univers un soupçon French Touch de « La Belle et la Bête » façon Disney.



Au fur et à mesure, on entrevoit la personnalité d’Ophélie. La fille passe partout, antihéros à souhait. Elle est maigrichonne, petite, pâlotte, s’habille comme une grand-mère, myope et porte des lunettes qui changent de couleur au fil de ses émotions. Ophélie a l’habitude de se réfugier dans la lecture d’objets et développe une relation plutôt singulière avec son écharpe tricolore, devenue un élément emblématique de la saga, qui soit dit en passant a plus de caractère qu’Ophélie.


On découvre une famille haute en couleur, car il faut le savoir, l’Arche d’Anima est composée exclusivement de cousins et de cousines. Tous les habitants sont de la même famille étant donné que le monde a explosé depuis « la Déchirure », difficile donc de rencontrer de nouvelles têtes. Peu de personnes ont voyagé entre les Arches, ce qui laisse le mystère entier, pour nous comme pour Ophélie, pour savoir ce qui l’attend et quels sont les us et coutumes du Pôle.


L’intrigue s’installe par bribes justement avec le personnage de Thorn, le fameux fiancé de l’Hiver, au caractère peu commode et à la détermination énigmatique qui ne laisse pas beaucoup de place à la spontanéité. Il est aussi communément surnommé « L’Ours ». On découvre les « Esprits de Famille », qui soit dit en passant est un concept que j’ai beaucoup aimé, avec Artémis pour l’Arche d’Anima et Farouk pour le Pôle. Les mystères autour de la Déchirure sont entiers, nous amenant à nous questionner autant qu’Ophélie sur les causes de cet événement.




Arrivés au Pôle avec la tante Roseline, on découvre une Arche trois fois plus grande qu’Anima au climat hostile et polaire (parfait pour le Cold Winter Challenge), composée d’une cour de clans rivaux, de secrets, d’illusions d’optiques et de distorsions spatiales. On découvre dans les coulisses de ce monde impitoyable des références culturelles nombreuses, des éléments de fictions foisonnants et étourdissants par leurs descriptions détaillées et inspirantes.


Le pôle a pour capitale la Citacielle, une Ile flottante au dessus de l’Arche, où résident les nobles et leur Esprit de Famille. Si les personnages d’Anima ont leur petit caractère, il n’en est rien comparé aux habitants du Pôle, que l’on parle de Berenilde, d’Archibald, de Renard, de Gaëlle ou encore de la Mère Hildegarde et ses créations assez cools.





Autant dire que j’ai aimé ça !

Les différents univers sont fouillés, construits, logiques, inventifs. La plume est juste, simple, espiègle et intelligente. Le premier tome prend son temps pour mettre en place l’intrigue et les éléments importants de l’histoire, il faut, certes, accepter la première partie du récit qui se veut descriptive et déroutante mais le jeu en vaut vraiment la chandelle ! Ophélie peut parfois agacer par son manque d’initiative mais elle surprend davantage lorsqu’elle prend la parole.


Christelle Dabos a un style que j’ai découvert et apprécier au fil des pages, sans prétention, sans fioriture, efficace et surtout tellement communicatif. Dans ma tête se mêlait et se croisait des références culturelles que je connaissais mais sans jamais être aussi précises que les descriptions de l'auteur.


Pour cette raison, je vous invite chaleureusement à suivre Christelle Dabos sur son site Internet - http://www.passe-miroir.com/ - où toutes ses publications composées de jeux de mots, de références inhérentes à la Passe-miroir sont aussi malignes et espiègles que son récit. J’ajouterais qu’il est appréciable de lire une œuvre d’origine francophone qui nous propose des interjections du type « Nom di djou » - ça fait tout chaud dans le cœur. #patoisrégionaux

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